Reseña del libro "La pluralité comme solution à la mondialité (en Francés)"
Il a existé plusieurs sortes de pluralités dans l'histoire humaine, chacune correspondant à un état des "métaphores orchestrales" en vigueur. La pluralité des religions a fonctionné par rapport à des logiques discursives qui les rassemblaient et les séparaient à la fois. Ainsi les monothéismes occidentaux (moyen orient inclus) forment-ils une discussion sur le jugement porté par une instance supérieure quant à la qualité des relations sociétales: unité dans la dispersion pour le judaïsme, égalité pour le christianisme, rassemblement des énergies tribales nomades pour l'islam. La pluralité des nations a tenté de gérer (impérialismes inclus) l'homogénéité des peuples, promis de toutes façons à l'universalité. Mais quand cette dernière s'instaure profondément avec la mondialité actuelle (comme finalité ultimement "stationnaire" de la mondialisation en cours), on cherche la pluralité qui lui est adéquate. Celle-ci s'avèrera nécessaire, pour autant que toute totalité est autoréférence, et toute autoréférence est paradoxe et finalement antinomie. Nous en vivons les souffrances et les symptômes au travers des réactivités violentes à l'individualisme "pour tous", cette logique totaliste inévitable de la modernité universaliste. Une pluralité spécifique de notre temps réside probablement dans la division interne de la totalité mondiale, non plus seulement en religions et nations, mais en grandes dimensions ou modes de vie humains. Cette pluralité "anthropologique" commencera par faire scandale et marginalité, car elle s'élève contre la tendance à la fusionalité établie, par exemple, dans la souveraineté nationale ou le "consensus médiatique" (sous-jacent à son "brouhaha"). Mais plus tard, elle est appelée à exiger sa part de souveraineté mondiale: ainsi du monde des villes, du monde de la culture et de ses hauts lieux, du monde des vicinités, de celui de la nature non artificialisée, ou même celui des technophilies. Ainsi, demain sera-t-il celui du "multimonde" et des sociétés civiles différentes qu'il implique. Ou bien les paradoxes inhérents à l'autoréférence mondialitaire se voulant totaliste, égalitaire et humaniste exerceront des ravages par l'impossibilité de former des identités supportables. Toute la difficulté est de penser cette pluralité de la mondialité sans se rabattre sur les anciennes globalités partielles prétendant, comme religions et nations, à une -impérialité-souveraineté absolue. L'auteur s'adresse ici en chacun à notre projection dans l'avenir proche et inévitable. Il est en effet plausible qu'une nouvelle pluralité soit une condition sine qua non pour résoudre, par exemple, l'antinomie émergente entre l'intérêt des humains vivants et celui des générations futures, ou entre l'individu universel abstrait et ses investissements affectifs et ses solidarités particulières. La réflexion proposée, sous l'apparente affabilité un peu molle de l'idée de "pluralité", invite à dépasser les catégories identificatoires extrêmement conflictuelles de l'actualité, qu'elles renvoient au clocher, à la mosquée, à la caserne, ou à la planète supposée entièrement peuplable de clones éthiques et de robots démocrates. Elle propose un effort vers l'intelligence et son courage propre: celui de ne pas s'en remettre aux métaphores éteintes, et d'imaginer les nôtres et celles de nos enfants.